Les taxis, victimes de leur propre piège

Cette semaine, nous avons beaucoup parlé des taxis, principalement parce qu’ils ont fait grève pour dénoncer la “concurrence déloyale” des services de véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC).

Ces VTC sont de simples voitures avec chauffeur. Là où ils se démarquent, c’est par la modernité de leur usage, la qualité de la prestation, et les prix qui ne sont pas hallucinants.

Les principaux points de reproches des taxis vers les VTC semblent porter sur 2 points : le maraudage (circuler en attendant de trouver un client) et sur le fait de ne pas payer les licences hors de prix pour lesquelles ils se sont endettés fortement.

J’ai surtout été étonné par le second reproche. Il faut savoir que la licence de taxis est attribuée gratuitement par l’état, mais que le nombre de licence en circulation est limité par département. Partant de ce principe, certains taxis se sont mis à revendre leur licence lors de l’arrêt de leur activité. Ce marché a suivi selon ce principe jusqu’à atteindre des prix qui vont de 50 000€ à plus de 250 000€. Vu les prix actuels, certains taxis se sont donc fortement endettés pour acheter leur licence, en se disant qu’ils la revendraient à un moment donné.

Hors, les VTC viennent mettre un coup de pied dans ce cercle vicieux, et les taxis actuellement en activité voient donc le prix potentiel de leur licence chuter, et ils manifestent donc en espérant que le gouvernement bloquera les VTC pour que ce marché noir interne puisse perdurer.

Vous l’avez le souci ? Une corporation demande à l’état de bloquer la montée d’une autre corporation qui vient grignoter son monopole et lui faire perdre des billes.

Mais, dites moi, dans un monde capitaliste, si une corporation “monte”, c’est que son service plait, et que les clients préfèrent se tourner vers ses professionnels, non ?

Personnellement, ce qui me choque le plus, c’est que les taxis ne se remettent pas en cause, ne se demandent pas pourquoi les VTC deviennent si populaires, n’essayent pas de se mettre au niveau, mais essayent de mettre des bâtons dans les roues de leurs concurrents.

Certes, humainement, quand on se rend compte qu’on est le perdant d’un changement, on essaye de sauver les meubles, mais où serions nous aujourd’hui si nous avions bloqué les Renault et autres Citroën si les maréchaux-ferrants avaient fait une demande similaire à l’état …

Quand je tiens ce discours, on me rétorque quelque fois un point lié : les VTC sont des travailleurs sous-traitants d’une grosse société (étrangère souvent !) alors que nos taxis sont des indépendants.

Et bien non ! Des compagnies comme les taxis G7 achètent les licences et engagent des indépendants pour “utiliser” ces licences. Le modèle est donc le même.

PS : certains disent même que Taxi G7 manipule en douce pour l’interdiction des VTC

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